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Des maux, des mots.
2 septembre 2011

La vraie frontière entre l’euphorie et la nostalgie se trouve sur le quai d’une gare.

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Il y a du soleil aujourd’hui. Les minutes paraissent une éternité. Soudain, sous ce flot de gens qui traversent les rues, qui traversent votre regard, elle apparaît.. Comment décrire ce déchirement à l’intérieur du coeur? Qui nous fait mal mais qu'on voudrait ressentir encore et encore. C’est comme si j’avais retrouvé mon souffle, celui que j’avais perdu depuis bien trop longtemps, elle était dans mes bras, je reconnaissais son parfum, son regard tout embué de larmes, dieu comme j’aurais voulu tout arrêter à ce moment précis. J’avais oublié qu'il y eu un avant et l’après m’importait peu, je ne souhaitais qu’une chose : rester ici, peu importe si nous n’étions pas seule, peu importe si le bruit du train qui repartait nous assourdissait, nous étions ensemble. J’ignore si, pour quelqu’un il existe quelque chose de plus puissant que l’amour qu’on peut porter à une soeur ou à un frère mais je suis certaine que pour moi il n’y a rien. Et alors, je me demandais si j’avais fait le bon choix de tirer un trait sur le passé en ne gardant qu’elle d’importante à mes yeux.

Il arrive un moment dans votre vie où vous vous intérrogez, avez vous fait les bons choix ou était-ce simplement les seuls que vous puissiez encore faire?

Faire un choix, quel qu’il soit n’est finalement jamais simple. Qu’il faille choisir la couleur de notre pull, le goût de notre confiture ou certaines choses à un niveau plus important, comment peut-on être sûr que nous ne regretterons pas par la suite?
Et lorsqu'on regrette, qu’est ce qu’il nous reste à faire? Lorsque l’on décide de prendre notre vie en main, de remettre les choses en ordre, de recommencer à vivre, et qu’on ouvre les yeux en se rendant compte que tout à beaucoup trop changé. Était ce vraiment une bonne idée que de vouloir survivre à cela en continuant à sourire, à rire aux éclats et à aimer la vie comme si jamais rien ne s’était passé? Parfois il me semble qu’on ai pas le choix en apparence et pourtant.. pourtant si on en avait le courage, on aurait toujours le choix. Il nous suffirait en fin de compte d’accepter de s’ouvrir et d’agir comme nous en avons envie. Depuis longtemps on crevait d’envie de crier les choses qui restent à l’intérieur. De déverser un torrent d’insultes, de larmes, de tu me manques, aime-moi, je te déteste, reviens, va t’en, ne change pas, je ne sais pas si ça aurait eu un autre sens si on avait eu le courage de faire cela plus tôt? Si on n’avait pas attendue la saturation. Et si? Si un jour on ouvrait les yeux pour voir qu’on se trompait? Comment peut-on se tromper sur quelque chose dont on à la certitude depuis plusieurs années? Peut-être parce qu’il avait persisté l’espoir de se tromper. Peut-être parce qu’au fond cet espoir est toujours là quelque part. Peut-être que c’est pour cette raison que ça fait si mal. Et ce souvenir qui vient nous rappeler qu’on aurait pu être heureuse sans tout foutre en l’air auparavant. Et si les choses s’étaient passées comme prévu? Et si ça n’avait pas été le cas? Et si?

Faire un choix, c’est un peu se trouver sur le quai d’une gare. On ne sait pas si la prochaine fois on s’y retrouvera avec joie ou avec peine. Si le voyage sera temporaire ou définitif. Et après tout, Pourquoi devrions nous chercher à prévoir l’avenir? Ne pourrions nous pas nous contenter de vivre, vivre à s’en crever le coeur, à avoir mal aux yeux de tout ce que l’on voit chaque jours qui passent? Ainsi si un jour l'un de nos choix nous menait à nous sentir mourir un peu de douleur, n’aurions nous pas la sensation que tout reste possible..

 

" Sometimes I feel my heart will overflow "

Photo : Mur des je t'aime, Francis Barron. Prise par moi-même.

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